Transporter un cheval, que ce soit en van, camionnette, camion, va à l’encontre de tout ce qu’ils sont ; des animaux de fuite.
Ils sont dans une boite, enfermés, incapable de bouger, ils entendent des bruits louches et en plus ça secoue là dedans ! De quoi être inquiet quand on ne sait pas où l’on va, pourquoi, et combien de temps.
Il faut une sacré dose de confiance et de self-control pour rester serein.
Parfois ils le sont et ils le restent, c’est sympa après tout là dedans, il y a à manger !
Et puis parfois, une secousse, un virage serré, un freinage un peu trop prononcé, une glissade sur le pont et d’un coup… ça craint d’entrer dans la boite !
Vous l’aurez peut être remarqué, peut-être votre cheval monte bien dans le van à l’allé, mais plus au retour, c’est que l’expérience n’est pas si agréable que ça… Et en hésitant ils vous questionnent à leur façon : « tu es sûr(e) ? ».
Alors comment faire quand mon cheval ne veut plus rentrer dans le van ?
Il faut (comme toujours) prendre le temps qu’il faut pour ré-associer le van à quelque chose de positif.
Dans « «la boite » c’est calme, je ne craint rien, il y a à manger, mon humain m’emmène et il est calme aussi, preuve que c’est safe là dedans.
On s’entraîne à entrer dedans un peu partout, quand le temps est calme, quand le temps est agité, quand il n’y a personne à l’écurie, et puis quand il y a du monde aussi.
Au début on le fera à l’arrêt van complètement ouvert, puis le van fermé, puis un petit tour dans le village.
On peut aussi prendre le van pour aller au pré, pour aller sur un parking d’un concours, faire un tour, brouter un peu, puis repartir.
Il y a plein de façon différente de rendre ça moins stressant pour le cheval.
J’ai déjà vu des « éthologues» aller chez des gens qui n’arrivaient pas à faire rentrer leur cheval dans le van chez eux, au bout de 2/ 3h par la force et la contrainte le cheval est rentré dans la remorque.
Les gens contents qu’il soit entré, l’intervenant fier également, sa mission a été remplie, il peut partir.
Des résultats rapides (nous les humains, on aime bien ça), mais on ne pense pas cheval en faisant de cette façon.
Bien évidemment le cheval n’est plus rentré dans le van le concours suivant.
Je préfère prendre le temps de poser les choses tranquillement, leur laisser le temps de réfléchir, leur laisser une chance de développer leur intelligence, et de nous comprendre à leur tour.
Cette méthode prend plus de temps… mais les résultats perdurent dans le temps.
Soyez patients, et pas impatients, restez neutre par rapport au van, les résultats se feront petit à petit.
